vendredi 12 juin 2009

COMMUNIQUÉ


L’Ordonnance n° 2009/001 du 17 Mars 2009 portant dissolution du Gouvernement et donnant les pleins pouvoirs à un Directoire Militaire a entraîné une situation extraconstitutionnelle, laquelle a débouché sur une crise de régime et politique. La crise politique a généré des pertes en vie humaine et des dégâts incommensurables sur le plan social et économique. C’est dans ce contexte que nous, les quatre facilitateurs nationaux issus de la société civile, avons pris nos responsabilités et présidé, après avis favorable des parties prenantes, les séances de négociation entre les quatre Mouvances politiques (Rajoelina Andry, Ratsiraka Didier, Ravalomanana Marc, Zafy Albert) du 9 au 13 Avril 2009 à l’Ambassade du Sénégal à Ambohibao, lesquelles étaient conduites sous la médiation de l’Union Africaine (UA) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Pour des raisons qui nous échappent, nous avons été mis à l’écart pendant la deuxième phase des négociations qui se tiennent actuellement à l’Hôtel Carlton à Antananarivo. Nous précisons que notre participation n’est motivée exclusivement à ce jour que par l’intérêt supérieur de la Nation et le patriotisme. Les négociations doivent défendre les intérêts généraux sur les intérêts partisans.

Pour nous, la seule piste pacifique de sortie de crise consiste à la signature par les quatre Mouvances concernées d’une Charte Nationale de Transition concertée et consensuelle, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel par la tenue des élections libres, propres et transparentes. C’est la raison pour laquelle nous sommes arrivés à la 14ème version de ladite Charte et ce tenant compte de l’évolution des positions des quatre Mouvances et des négociations actuelles.

Les négociations doivent non seulement résoudre les problèmes actuels mais avant tout permettre d’exorciser le passé, pour qu’une bonne fois pour toutes, nous puissions bâtir l’avenir et que l’alternance démocratique au pouvoir soit régulée par des institutions au travers d’élections crédibles. Madagascar ne doit plus vivre les affres nées d’une prise de pouvoir par la rue aussi plus jamais çà.

Sous notre présidence, nous avons proposé comme méthodologie d’opter pour un conclave où les représentants des quatre Mouvances politiques ne sortiront du lieu de réunion qu’après la signature d’un accord. Dès lors que les grandes lignes de la Charte sont définies et acceptées, nous avons proposé que les principaux partenaires nationaux et internationaux soient invités, en qualité d’observateurs et assister au déroulement final des négociations. Malheureusement aux dépens de résultats efficients, cette approche n’a pas été considérée à ce jour par les médiateurs dont l’UA.

Depuis le 13 Avril 2009 à ce jour, nous avons respecté notre obligation de réserve concernant le déroulement et le contenu des négociations. Les projets de Charte du Groupe International de Contact du 23 Mai 2009 et du 07 Juin 2009 s’inspirent dans ces grandes lignes de nos projets.

Nous tenons à affirmer que les différentes versions de notre Charte qui sont des documents de travail, tiennent aussi compte des expériences acquises lors des périodes transitoires antérieures à l’année 2009 notamment celle de 1991 (Convention du 31 Octobre 1991). Concernant les négociations actuelles, un document simplifié « gentleman agreement » n’est pas possible au regard des « difficultés ». Pour éviter toute interprétation fallacieuse et pour prévenir des problèmes, la Charte doit être précise dans son contenu tant concernant les institutions transitoires à mettre en place que leur fonctionnement.

Au-delà des initiatives des uns et des autres de résoudre la sortie de crise, pour donner suite à l’attente de normalisation de la vie du pays par la population, la signature urgente de la Charte s’impose à chaque Mouvance qui doit faire des concessions et démontrer une attitude responsable.

Il n’est pas superflu de rappeler qu’une Charte Nationale de Transition concerté et consensuelle favorise l’instauration de la paix sociale, le rétablissement de l’ordre public, la relance de l’économie et de l’empli et assoit les bases d’un Etat de droit qui débouche sur la reconnaissance nationale et internationale.
Antananarivo le, 10 Juin 2009


RATRIMOARIVONY Guy
IMBIKY Anaclet



RAZAFINDRAMANITRA Roland
ZAFIMAHOVA Serge